Les portraits de citoyens

Mikaël Rebelo Pereira : tailleur de pierre médaillé d’or

Publié le 20/12/2024

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle Mikaël Rebelo Pereira, j’ai 23 ans et je suis originaire de l’Oise. J’ai commencé ma scolarité à Crépy-en-Valois et j’y habite depuis 7 ans. J’aime lire et faire du vélo mais surtout, je suis passionné par mon métier de tailleur de pierre. Et en septembre dernier, j’ai remporté l’or à la compétition Worldskills Lyon 2024.

Parlez-nous de votre profession.

Je suis tailleur de pierre depuis 8 ans. J’ai découvert ce métier par hasard lors du stage de découverte de 3e. Je ne savais pas quoi faire, alors j’ai cherché une entreprise qui pourrait me plaire. J’ai envoyé ma demande à une société de taille de pierre et elle m’a accepté. C’était une bonne découverte puisque le métier m’a tout de suite plu. L’année suivante, je me suis donc dirigé vers un baccalauréat professionnel à Amiens. Ensuite, j’ai fait une formation Brevet professionnel Monuments historiques (BPMH) à Paris, puis un Brevet Technique de Maîtrise Supérieur (BTMS) pour devenir encadrant sur les chantiers. Aujourd’hui, je suis boursier à la fondation de Coubertin. Je fais également le Tour de France du Compagnon du Devoir. Ce parcours consiste à se former et à travailler dans différentes entreprises, en changeant de ville chaque année, pour acquérir de nouvelles compétences et multiplier les expériences.

Pouvez-vous nous parler de la compétition Worldskills ?

Elle permet à 1 500 jeunes de moins de 23 ans et de 70 pays de mesurer leur savoir-faire dans plus de 60 métiers. Pour participer à cette compétition internationale, il faut d’abord obtenir la médaille d’or au niveau régional puis national.

En 2022, j’ai obtenu l’or à la première étape et le bronze à la deuxième. J’ai décidé de retenter ma chance l’année suivante et j’ai fini sur la première marche à chaque niveau. J’ai donc réussi à me qualifier pour la compétition internationale.

Les Worldskills Lyon 2024 mettaient en compétition quatre tailleurs de pierre, durant 3 jours et demi. Le premier jour, nous devions faire les gabarits et contre-profils ainsi que les gravures, et les deux jours et demi restants, nous devions réaliser la taille d’une précision de plus ou moins 1 mm. Notre création a été évaluée par un jury international, qui m’a désigné vainqueur dans ma catégorie : la taille de pierre.

Vous attendiez-vous à cette victoire ?

Pas du tout ! C’est très gratifiant ! Au départ, j’ai voulu faire cette compétition pour me dépasser personnellement et parce que mon formateur m’a poussé à m’inscrire. J’aime les challenges et c’était l’occasion de connaître mon niveau. Dans notre métier, on est souvent seul dans notre atelier, donc là je pouvais réellement me comparer aux autres.

Comment vous êtes-vous préparé ?

Pour se préparer à la compétition internationale, j’ai intégré l’équipe de France dans laquelle on retrouve tous les métiers confondus. Pendant 3 semaines, nous avons eu une préparation physique et mentale, puis les 5 semaines suivantes, nous travaillions individuellement pour la compétition de notre catégorie.
Nous devions également réaliser un séjour à l’étranger pour nous entraîner dans d’autres conditions que celles de la France. J’ai eu de la chance que la compétition se passe dans mon pays, mais la localisation change tous les deux ans. Donc si on fait la compétition à l’étranger, il peut s’ajouter différentes contraintes au stress de la compétition, comme le décalage horaire. C’est pour me préparer à ce genre de conditions que je suis parti 10 jours au Canada.

Allez-vous remettre votre titre en jeu ?

La prochaine compétition a lieu dans deux ans à Shanghai. Je ne pourrais pas y participer puisque je n’aurais plus l’âge. Je dois vous avouer que c’est un gros investissement et ça demande beaucoup de temps, que je n’ai plus forcément. Maintenant, je vais continuer mes formations, il me reste quelques années d’apprentissage.

Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Je voudrais dire aux jeunes qui pourraient s’intéresser à ce métier que c’est une profession passionnante. Et que s’ils veulent participer à la compétition Worldskills, il ne faut pas hésiter. Ça peut paraître inatteignable, mais tout le monde peut y arriver. J’en suis la preuve !

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