Juliette Petit : J’ai 29 ans. Depuis 10 ans, j’alterne entre Paris pour le travail où je suis infirmière, et Crépy-en-Valois pour profiter de ma passion : l’équitation. Cette discipline demande beaucoup de travail, alors j’ai fait le choix de séparer ma vie en deux.
Leyna Matoussi : J’ai 16 ans et je suis scolarisée au lycée Jean Monnet de la Ville. Ça me permet de pratiquer le plus souvent possible l’équitation, à côté de chez moi.
J.P. : Depuis petite, j’adore les chevaux, j’en dessinais un peu partout. Puis un jour, au collège Gérard de Nerval, on nous a proposé de faire une sortie au poney club de Nanteuil-le-Haudouin. J’ai adoré la relation que l’on pouvait avoir avec le cheval, donc je me suis inscrite. J’y ai passé 5 ans puis je suis partie m’entraîner dans des écuries privées. Dès le départ, je me suis lancée dans la compétition, j’ai arrêté seulement pendant trois ans pour faire mes études puis en 2019 j’ai repris dans mon club actuel à Rouvres-en-Multien. La même année, j’ai acheté mon premier cheval, et quelques années après j’en ai pris un deuxième.
L.M. : J’ai commencé l’équitation à l’âge de 6 ans, quand mes grands-parents m’ont inscrite à un stage d’une semaine dans le centre équestre de Dampleux. Ils pensaient que ça allait me fatiguer mais non seulement j’ai adoré et en plus j’étais toujours pleine d’énergie [rires] ! Alors je me suis inscrite dans ce club et j’y suis restée. Ce qui me plaît le plus, c’est d’être en contact avec l’animal, la rigueur que ça représente et le fait de toujours se dépasser pour les compétitions. Dès le départ, je me suis mise à concourir, que ce soit en équipe ou en individuel. Les deux ont leur avantage, ça dépend de l’objectif. En équipe, on s’aide mutuellement et il y a une bonne ambiance, en individuel, on peut voir si les résultats obtenus toute l’année se poursuivent jusqu’au championnat.
J.P. : À l’origine, je fais des concours complets avec des épreuves de dressage, de cross et de sauts d’obstacles. Mais l’un de mes deux chevaux s’est blessé il y a deux ans, alors je l’emmène uniquement sur des compétitions de dressage, pour le préserver.
Étant donné que mon écurie ne fait que du concours complet j’ai cherché une équipe sur les groupes de cavaliers sur Facebook. Trois cavalières avaient besoin d’une personne supplémentaire pour le championnat Dressage Équipe Amateur 3 et je me suis proposée.
Le championnat se déroule sur trois jours, avec une épreuve par jour : la reproduction de figures imposées, le grand prix et la reprise libre en musique. Tous les membres de l’équipe passent une fois chaque épreuve et nos scores sont additionnés. Le classement se fait en fonction des meilleurs pourcentages par équipe. Grâce aux bonnes reprises de chacune, on a réussi à se classer en troisième place et à obtenir la médaille de bronze.
L.M. : J’avais déjà fait des concours avec le cheval que j’ai en pension, Twenty, où l’on a fini 4e en équipe et 5e en individuel. C’était la deuxième année où l’on concourait en individuel Concours de Saut d’Obstacles (CSO) et Hunter (parcours d’obstacles) au championnat de France. J’étais dans la catégorie Club 1 Cadet 2.
Cette partie du championnat s’est également déroulé sur 3 jours, du samedi au lundi. On est arrivé le vendredi pour repérer les lieux, installer nos chevaux et les sortir. Le samedi, après avoir fait une reconnaissance de l’épreuve et détendu Twenty, on a passé notre premier tour. Grâce au temps obtenu et à un sans-faute on est passé au 2e tour le lendemain. Le dimanche, on a recommencé et un autre sans-faute, ce qui nous a permis d’atteindre la finale du lundi. Une fois encore on s’est qualifié pour passer les barrages. C’est un tour sans reconnaissance de parcours que l’on mémorise en bord de piste, ce qui permet de départager les cavaliers. J’étais la première à passer et j’ai réussi un sans-fautes. Il faut savoir que seulement 2 cavaliers sur 9 y sont arrivés. C’est cette dernière épreuve qui m’a permis d’obtenir la médaille d’argent !
J.P. : Des épreuves comme celles-là demandent des années d’entraînement et beaucoup de rigueur pour avoir quelque chose de bien à présenter. Nous n’avons pas fait d’entraînements en commun avec mes coéquipières. Alors pour ma part, mes chevaux ont travaillé tous les jours : sur une semaine, je les montais quatre fois chacun, ma coach deux fois lors de mes absences et un travail à la longe était réalisé une fois. Les chevaux doivent bien se muscler pour être capable d’enchaîner les différentes figures.
L.M. : C’est vrai qu’avant un championnat, il faut beaucoup de travail. Tous les jours, après le lycée et mes devoirs je me rendais au centre équestre pour travailler avec mon cheval. Personnellement, j’ai un programme hebdomadaire différent : trois jours d’entraînement au dressage, un jour pour les sauts, un jour où je l’emmène en balade et le dimanche c’est soit la participation à des concours, soit je m’occupe des soins.
J.P. : Les championnats en équipe changent de ce qu’on a l’habitude de vivre en compétition individuelle où on est concentré sur soi-même. Ici, il y avait une bonne ambiance, le fait de se soutenir les unes les autres est très sympathique.
Cette médaille représente une récompense pour les mois de travail et d’investissement que j’ai donné après un passage à vide dû à la blessure de mon cheval. Ça a été un vrai bonheur de le revoir en forme et d’avoir fait le tour d’honneur avec lui à la fin de la compétition. Le bonheur a été encore plus grand de voir mes proches nous applaudir dans le public.
L.M. : Sur le moment, c’est quelque chose d’inimaginable, je ne pensais pas que l’on pourrait devenir vice-champion de France ! En plus, tout le monde nous encourageait et nous applaudissait, notamment au moment du tour d’honneur, c’était incroyable. Aujourd’hui, je ressens beaucoup de fierté par rapport à tout le travail que j’ai fourni. On a réussi à aller jusqu’au bout de la saison et la rigueur finit toujours par payer !
J.P. : Le prochain objectif est de refaire le championnat de France de dressage en équipe en juin prochain et de me classer en championnat de France amateur en individuel avec mon autre cheval.
L.M. : J’aimerais refaire une saison aussi bonne que celle-ci l’an prochain mais en club élite, la catégorie au-dessus du club 1 et je prévois de me donner les moyens de refaire un bon classement au Championnat de France 2026.
Juliette Petit lors des Championnats de France d'équitation
Leyna Matoussi lors des Championnats de France d'équitation