Le Pigeon Ramier (Columba palumbus)

Plus grande et plus commune des espèces de pigeon européens, on l’appelle aussi la palombe. Avec ses 500 grammes et ses 80cm d’envergure c’est effectivement un grand oiseau. Contrairement à son cousin le pigeon biset, sa colonisation des grandes villes est relativement récente. Dotés d’une mémoire incroyable, ils reviennent au nid initial de génération en génération, pendant plusieurs dizaines d’années. Sous nos latitudes, l’espèce est sédentaire, tandis que les populations du nord et de l’est de l’Europe migrent vers des lieux plus chauds en hiver, franchissant les Pyrénées.

Il possède un plumage épais et pourtant fragile, lui permettant de se délester de quelques plumes au contact d’un prédateur, lui sauvant souvent la vie notamment face à l’autour des palombes, son principal prédateur qui l’attaque par dessous et repart souvent bredouille avec quelques plumes de poitrail entre les serres.

Bien que cet oiseau soit très commun, on s’arrête assez peu sur son apparence qui a pourtant de quoi ravir l’œil : le bleu clair grisé de sa robe est tout en nuances et son cou est orné d’un collier blanc non fermé dont les bords virent au vert sombre et au pourpre.

Pendant la reproduction qui se situe de mars à juillet, parfois plus tardivement encore, le mâle effectue une parade nuptiale. Il rentre sa tête dans son cou pour paraître plus « gros » et s’incline devant la femelle plusieurs fois de suite, pour la séduire. Le pigeon ramier mène en effet une vie essentiellement familiale, partagée entre le couple et la progéniture.

Il se nourrit principalement de matière végétale (feuilles vertes, baies, bourgeons, fleurs, racines et graines), mais aussi à l’occasion de petits invertébrés, la plupart du temps au sol mais parfois aussi dans les arbres.

Comme beaucoup d’oiseaux, ils font les frais d’empoisonnements réguliers dus à l’usage des graines enrobées de pesticides dans l’agro-industrie. Ces morts se répercutent malheureusement sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, un renard ou un rapace pouvant par exemple s’empoisonner en consommant le pigeon décédé.

// Où l’observer ? //

À l’origine, son habitat était essentiellement forestier, mais ce milieu sera d’autant mieux colonisé s’il est bordé d’espaces dégagés mis en culture ou si la forêt est parsemée de clairières cultivées. Mais cette espèce s’adapte très facilement à des changements climatiques et à des modifications de son environnement. Les bois de frênes, de chênes et d’aulnes et les jeunes plantations de conifères sont volontiers utilisés pour nicher. 

Crédit photo : Jeremy Thomas